Une pièce de Jean-Daniel Magnin, en complicité avec Maryam Khakipour
Mise en scène Maryam Khakipour et Jean-Daniel Magnin
Avec Marie-Alix Costé de Bagneaux, Charly Fournier, Laurent Lévy, Hélène Viaux
Scénographie Clara Hubert, costumes Constant Chiassai-Polin
Création musicale Elias Magnin, création lumières et régie Alexis Queyrou
Production Hicham Fassi-Fihri
Coproduction Velours Rouge, Au Palace (Avignon), Théâtre du Crochetan (Monthey CH)
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Création Au Palace, festival d’Avignon off 2024
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Ils ont entre vingt-cinq et cinquante ans, vivent dans la même petite ville en région, se frôlent et s’évaluent via les applications de rencontre. Quatre célibataires en quête de l’âme sœur – ce double de soi-même dont on attend qu’il vous sorte de vous-même. Mais qu’on soit femme ou homme, la peur de souffrir rend prudent, on tergiverse avant de se lancer dans une nouvelle relation, on n’hésite pas à l’interrompre d’un simple texto pour un désaccord de détail. Une pièce comme deux épisodes d’une mini-série qui s’enchaînent :
Jovic like Nadine, Nadine like Fred, Fred like Marion, qui like Jovic… Comment sortir de cette ronde sans fin ?
Une proposition folle va jaillir hors de la bouche de Marion.
Ce n’est guère qu’au boulevard qu’ont survécu les romances qui firent les grandes heures du
théâtre : amours impossibles, mariages imposés, fiançailles contraintes, adultères finissant dans le sang ou au fond d’une armoire. En nous faisant partager les épreuves que traversent les amants, le théâtre mettait à nu les contradictions de l’époque, ses servitudes, ses ridicules. Notre spectacle reprend cette tradition à l’heure des applis de rencontre et des réseaux sociaux.
« Ne perds jamais de vue qu’en te lançant sur les réseaux, tu vas lancer un produit, oui un produit, et note bien que c’est toi le putain de produit. Et les femmes ou les hommes que tu cherches, ce sont tes clients. »
CALAMITY. Merci de m’avoir attendue. Je dois vous avertir que je ne pourrais pas rester plus d’une heure. Mais je crois que c’est conseillé pour un premier rendez-vous, non ?
JOVIC. Je m’en fous de leurs règles et de leurs contrats d’utilisation, moi j’ai arrêté de me cacher derrière un pseudo.
CALAMITY. Vous n’êtes pas venu avec votre chien ?
JOVIC. À cette heure Booby regarde la télévision.
CALAMITY. Avec votre mère je présume.
JOVIC. Avec ma mère ?
CALAMITY. Vous en parlez dans votre bio.
JOVIC. Nous sommes voisins. Mais j’ai ma vie à moi tout de même.
CALAMITY. Qu’est-ce qu’il regarde ?
JOVIC. Booby ? Je n’en sais rien. Ce qu’il y a. C’est un chien vous savez.
CALAMITY. Vous avez écrit que les animaux pensent.
JOVIC. Oui je pense qu’ils pensent.
CALAMITY. Je suis d’accord avec vous. J’irai même plus loin. Les animaux pensent et il n’est pas sûr que les humains en fassent autant.